Le 29 novembre 2023, la Cour suprême du Brésil a tranché l’affaire concernant la responsabilité civile du journal Diário de Pernambuco en raison de la publication d’un entretien dans lequel l’interviewé a accusé un homme politique d’avoir participé à un attentat ayant entraîné la mort de plusieurs personnes. La cour a condamné le journal à indemniser les préjudices subis par la personne visée par les déclarations.
La cour souligne que la liberté d’expression, ainsi que celle de la presse, doivent être exercées de manière responsable. Ainsi, les médias peuvent être tenus responsables des paroles diffamatoires exprimées par les personnes interviewées lorsque, au moment de leur diffusion, il existe des indices révélant que les déclarations sont fausses et, que malgré cela, les entreprises ne remplissent pas leur devoir de vérifier la véracité des faits et n’informent pas le public que les déclarations sont controversées et non prouvées.
La Cour a cherché à restreindre la responsabilité à des cas exceptionnels, mais l’application pratique des conditions prévues dans l’arrêt, en particulier celle concernant le devoir de vérifier la véracité des faits, devrait encore susciter un large débat dans la doctrine et devant les tribunaux de tout le pays.